Trois personnes participent à un atelier et discutent ensemble.
Modifié le : 26.03.2025 13:51
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Discussion en atelier : les meilleures méthodes

Les discussions sont essentielles à tout atelier. En effet, c’est en échangeant les uns avec les autres que les participants génèrent les connaissances avec lesquelles ils repartiront ensuite. Lors de la planification de votre atelier, il est crucial de choisir des méthodes de discussion appropriées et de coordonner minutieusement la chronologie et la composition des groupes de discussion. Dans cet article, nous vous donnons une vue d’ensemble des forces, faiblesses et domaines d’application des méthodes de discussion les plus appréciées.

Le bon exercice au bon moment


Ne nous voilons pas la face : la plupart des animateurs d’atelier ont leurs exercices fétiches. Les exercices connus comme le brainstorming ou les discussions plénières se caractérisent par une phase de préparation rapide et des résultats généralement satisfaisants. Un simple brainstorming fait souvent l’affaire, mais cette méthode n'est pas toujours la meilleure façon de générer des idées.

Au lieu de programmer vos travaux de groupe en pilote automatique, vous devriez réfléchir précisément aux types d’exercices qui conviennent aux thèmes prévus. Les travaux de groupe sont des processus complexes sur le plan social et intellectuel. Il est donc parfois difficile, même pour les animateurs d’ateliers expérimentés, d’évaluer le comportement des participants dans une situation d’exercice et l’impact que celle-ci aura finalement sur eux.

Lorsque vous planifiez l’exercice, gardez à l’esprit la taille et la composition prévues de votre groupe. En général, les responsables du développement personnel sont avantagés, car ils connaissent de nombreux participants personnellement et, dans l’idéal, les ont déjà vus en situation d’atelier. Ces connaissances préalables permettent d’identifier rapidement les facteurs de risque, tels que le manque de motivation des participants, et d’en tenir compte lors de la planification.

Discussions en atelier


La discussion permet à vos participants de se forger des opinions et de les affiner en échangeant avec les autres membres du groupe. Les sujets controversés qui touchent personnellement les participants déchaînent en général les passions. Si vous souhaitez inciter vos participants à élargir leurs horizons, la discussion n’est généralement pas le format d’exercice approprié.

Conforter son opinion durant un atelier n’est pas nécessairement négatif : seuls ceux qui ont une position claire peuvent apporter une contribution efficace à l’atelier. Il faut toutefois éviter la formation de « camps » qui défendent en bloc une opinion ferme et se renforcent mutuellement dans cette prise de position. Dans le pire des cas, une telle mentalité de groupe peut conduire à ce que les participants s’ouvrent peu à de nouvelles idées ou avis lors des exercices suivants. Avoir un tel avis tranché peut impacter considérablement l’efficacité de votre atelier.

Pour éviter la formation de camps, composez les groupes de discussion de manière à ce que différents points de vue soient représentés. La plupart du temps, il suffit de répartir les participants selon les méthodes sociométriques décrites dans l’article précédent, par exemple en faisant discuter les participants plus âgés avec les plus jeunes. Au début de l’exercice, vous pouvez également demander à vos participants de se situer approximativement sur un spectre d’opinions et constituer les groupes sur la base de ces informations.

Le petit groupe de discussion (durée : plus de 15 minutes)


Le petit groupe de discussion est une méthode simple et efficace, car elle ne requiert quasiment pas d’intervention et de préparation de votre part. Elle stimule en outre tous les participants de la même façon et les conduit à échanger de manière intense. Les groupes confidentiels sont parfaits pour fabriquer des images qui reflètent les états d’esprit et confronter les participants au point de vue des autres.

Pour cet exercice, formez des petits groupes comprenant au maximum 3 participants chacun. Ces groupes doivent être aussi hétérogènes que possible : il s’agit avant tout que les personnes qui n’ont pas discuté ensemble puissent le faire.

Soumettez-leur une question et laissez les groupes en discuter. Arpentez la pièce, tendez l’oreille et constituez-vous vos premières notes mentales. Si vous remarquez au bout de 10 minutes ou même avant, que les échanges s’essoufflent, mettez un terme à la discussion. Accordez aux groupes encore deux ou trois minutes pour qu’ils identifient leurs points de désaccord ou d’entente, puis recueillez ensuite en assemblée plénière les points de vue des différents groupes.

Le fishbowl (durée : plus de 30 minutes)


Le fishbowl est une méthode de discussion pour représentants. Signification : ce n’est pas l’assemblée plénière qui discute, mais des délégués à qui les participants ont confié la tâche d’échanger entre eux. Ils discutent au centre dans un petit cercle constitué par leurs chaises tandis que le reste des participants est assis autour dans un cercle plus grand.

La discussion fishbowl repose sur le choix de ces représentants. Le choix vous appartient d’enrôler des volontaires ou de laisser les participants choisir par vote. Avant toute chose, définissez la question centrale de la discussion et créez un aperçu des différents points de vue de vos participants sur le sujet. Une discussion n’aura d’effets pédagogiques qu’en présence de points de friction. Donc conviez le plus possible de participants dont les opinions divergent.

Une autre méthode est de commencer par laisser les participants échanger en petits groupes (5 à 7 personnes). À la fin de la discussion en cercle restreint, chaque groupe désigne un délégué pour le fishbowl. Vous courez certes le risque que la composition du fishbowl soit trop homogène, mais en revanche, les participants sont plus stimulés et abordent l’exercice en étant mieux informés.

Bien que la méthode fishbowl se concentre sur les représentants, vous avez plusieurs possibilités de mobiliser les autres participants. La solution la plus facile : autoriser les prises de parole individuelles et les questions. Cela vous demande un peu plus d’engagements, mais permet aux participants d’orienter la discussion au gré des émergences d’idées et de poser des questions avant de perdre le fil de leurs pensées.

De nombreux animateurs d’ateliers ont recours à la « chaise vide » pour garder l’attention de l’assemblée plénière durant un fishbowl. Pour cette variante du fishbowl, placez une chaise supplémentaire dans le cercle interne. Si quelqu’un souhaite s’exprimer au cours de la discussion, il ou elle s’assoit sur la chaise libre et prend part à la conversation. Comme il doit toujours y avoir une chaise libre, l’un des participants doit quitter le cercle lorsque quelqu’un vient occuper la chaise initialement vide. Déterminez la manière dont vous souhaitez gérer cette étape avant la discussion plénière. Les délégués peuvent par exemple taper dans les mains des participants pour les faire entrer dans le cercle. Vous pouvez aussi laisser le groupe fishbowl décider de qui doit quitter le cercle.

Compilez les résultats, les idées et les opinions émergeant du fishbowl et n’hésitez pas à intervenir dans la discussion si celle-ci risque de dériver. À la fin de l’exercice, l’assemblée plénière se met d’accord sur les principaux résultats, lesquels peuvent d’ailleurs exprimer des opinions contradictoires.

La discussion par étapes (durée : plus de 20 minutes)


Lorsque plusieurs questions d’importance semblables doivent être traitées dans un exercice, la discussion par étapes est une bonne solution. Des petits groupes (idéalement constitués de 5 à 7 personnes) se déplacent dans la pièce entre différentes stations où figurent des notes comportant des questions stimulantes prédéfinies. Les participants échangent quelques minutes sur les questions, puis à la fin de la discussion, tous les groupes passent simultanément à la prochaine station. Lorsque les groupes retrouvent leur station de départ, l’exercice se termine et les résultats sont collectés en assemblée plénière.

Comme les autres exercices présentés dans cet article, la discussion par étapes est favorisée par les groupes hétérogènes. Afin que l’exercice fonctionne parfaitement, préparez au minimum autant de questions qu’il y a de groupe. Un nombre de stations trop important rallonge l’exercice inutilement, mais il doit y avoir au moins une station par groupe.

Prenez le temps nécessaire pour répertorier minutieusement les résultats et les opinions de chaque groupe. Dans les discussions par tapes, des points de vue très différents peuvent émerger d’un groupe à l’autre, car chacun d’eux débat des questions dans un ordre qui lui est propre et aborde donc la discussion avec un capital-savoir différent et d’autres motivations. La discussion par étapes est la preuve formelle que différentes perspectives génèrent toujours différentes opinions. Notamment au début ou à la fin d’un atelier, cela peut bousculer vos participants et créer de l’empathie envers les positions des autres.